jeudi 14 juin 2012

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La crise s'aggrave, l'Europe se déchire

Le président de la République, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, le 20 mai dernier à Chicago.
Le président de la République, François Hollande, et la chancelière allemande, Angela Merkel, le 20 mai dernier à Chicago. Crédits photo : ERIC FEFERBERG/AFP



Les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie s'envolent. La Grèce met l'Europe et les marchés sous pression. La France et l'Allemagne affichent des visions opposées sur la sortie de crise.

À trois jours d'élections à haut risque en Grèce, les marchés sont fébriles, les taux d'emprunt de l'Espagne et de l'Italie s'envolent, mais l'Europe est aux abonnés absents, paralysée par un clivage entre Paris et Berlin sur l'issue de la crise.
Les rendements des obligations espagnoles à 10 ans ont atteint 7%, un niveau historique. Sceptiques à l'égard du plan de sauvetage des banques, qui fait jouer au gouvernement espagnol le rôle d'ultime garant du prêt de 100 milliards d'euros, les marchés parient sur un sauvetage d'État qui serait très onéreux pour l'Europe. Dans sa tourmente, l'Espagne entraîne aussi l'Italie, troisième économie de la zone euro, qui voit ses taux d'emprunt grimper à plus de 6% un record sur six mois.
Face à la flambée des taux, l'Europe n'a pas de réponse commune rassurante pour les marchés. Et pour cause: la France et l'Allemagne ne sont plus sur la même longueur d'onde. Alors que François Hollande réclame de «nouveaux instruments financiers», notamment des euro-obligations, pour calmer les marchés, l'Allemagne s'y oppose fermement. Tout comme elle refuse une union bancaire qui ferait du contribuable allemand le bouclier contre une ruée sur les guichets.
Sentant la pression monter, avant le G20 au Mexique et la rencontre entre François Hollande et Mario Monti à Rome, Angela Merkel a fait une mise au point très claire ce jeudi à l'attention de ses partenaires européens. La chancelière a affirmé que le sauvetage de la zone euro ne saurait reposer sur les seules épaules de l'Allemagne «dont les ressources ne sont pas illimitées».

Endettement et «manque de compétitivité»

Refusant de céder au chantage des marchés, Angela Merkel a mis en garde contre les solutions «faciles» et «rapides», voire «médiocres» qui ramèneraient la crise en Europe à son point de départ. Parmi ces solutions «faciles» la chancelière range les «eurobonds» réclamés avec insistance par François Hollande, mais aussi l'union bancaire.
Ces deux outils ne peuvent être que l'aboutissement d'un processus d'intégration, estime-t-on à Berlin. «Nous ne faisons pas de la politique pour les marchés, mais pour l'avenir des hommes», a insisté Angela Merkel, rappelant que les «mécanismes de mutualisation de la dette sont non seulement anticonstitutionnels (au regard de la loi fondamentale allemande) mais aussi contre-productifs».
Pour Berlin, il n'y aura pas de solution à la crise si l'on ne s'attaque pas à ses deux racines les plus profondes: l'endettement et le «manque de compétitivité»… deux tares partagées par la France et l'Italie. Pour Berlin, il n'y aura pas de transferts budgétaires ni «d'eurobonds» sans une véritable union politique en Europe, qui nécessite des transferts majeurs de souveraineté.

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