Madrid et Rome empruntent à des taux en forte hausse
Mots clés : Taux d'intérêt, Zone euro, Italie, Espagne, Pays-Bas, Mariano Rajoy, Radobank
Par Arnaud Rodier, Anne Bodescot Mis à jour | publié Réagir
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Pour Mariano Rajoy, chef du gouvernement espagnol, cette politique «dure et coûteuse»
est inévitable. Crédits photo : DANI POZO/AFP
Le Fonds européen a réussi une émission à 3 milliards. Les Pays-Bas ont emprunté à des taux en baisse.
En Europe, les Bourses ont repris leur souffle, mardi, mais l'incertitude pèse toujours sur les marchés de la dette, alimentée par la crise politique aux Pays-Bas et par l'entre-deux-tours de l'élection présidentielle française.L'Espagne et l'Italie ont emprunté à des taux en forte hausse mardi. Madrid a levé sans problème 1,933 milliard d'euros en bons à 3 et 6 mois grâce à une demande très forte des investisseurs, mais elle a dû payer son émission le double de ce qu'elle avait déboursé le 27 mars pour une opération similaire ; 0,634 % sur trois mois et 1,580 % sur six mois contre respectivement 0,381 % et 0,836 %
Le ministre espagnol du Budget, Cristobal Montoro, qui s'exprimait devant les députés réunis afin d'examiner le budget d'austérité 2012, a reconnu que son pays était «dans un moment d'extrême fragilité», alors que la récession met en péril les promesses de réduction de déficits. Le pays a promis de ramener son déficit public de 8,51 % du PIB à la fin de l'an dernier à 5,3 % cette année, puis à 3 % l'an prochain
Le chef du gouvernement, Mariano Rajoy, a affirmé devant le Parlement que «la politique économique menée est une politique dure, coûteuse, qui ne va pas produire d'effets à court terme, mais c'est ce qu'il faut en ce moment».
Fonds souverains d'Asie
De son côté, l'Italie, qui avait profité de conditions d'emprunt favorables depuis le début de l'année, fait face à un rebond des taux d'intérêt. Le Trésor italien a emprunté mardi près de 3,5 milliards d'euros sur le marché, profitant tout comme l'Espagne d'une demande élevée, à 6,5 milliards. Mais les taux des obligations à échéance 2014 ont bondi à 3,355 % contre 2,352 % lors de sa dernière opération similaire fin mars.Tout n'est pas perdu, cependant, en zone euro. Malgré la crise politique, et la menace des agences de notation sur le AAA néerlandais, les Pays-Bas ont emprunté deux milliards d'euros à deux ans, mardi, des taux en baisse à 0,52 % contre 0,66 % sur le marché secondaire lundi. Beaucoup d'investisseurs considèrent que les Pays-Bas ont des fondamentaux franchement solides. «Les rendements sont élevés mais les traders sont satisfaits», a déclaré Lyn Graham-Taylor, stratégiste obligataire chez Rabobank.
Autre signe encourageant: le Fonds européen de stabilité financière (EFSF) a levé, avec succès, 3 milliards d'euros à 7 ans à 2,65 %, soit 160 points de base de plus que l'Allemagne. «C'est une grande réussite», se félicite Frédéric Gabizon, chez HSBC qui a participé à l'adjudication. «D'autant que 40 % de la demande provient des fonds souverains d'Asie, ce qui prouve qu'hors d'Europe les investisseurs sont confiants.»
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