L'Asie apporte son soutien
à l'économie mondiale
Mots clés : Chine, Japon, Asie, Christine Lagarde, FMI, Banque mondiale
Par Jean-Pierre Robin Mis à jour | publié RéagirChristine Lagarde, directrice générale du FMI, a salué la décision de la banque centrale chinoise qui va laisser fluctuer plus largement le yuan. Crédits photo : CHIP SOMODEVILLA/AFP
Après la décision de Pékin de laisser fluctuer plus largement sa monnaie, le Japon pourrait apporter 60 milliards de dollars de plus au FMI.
Une bonne nouvelle n'arrivant jamais seule, après la décision de Pékin de laisser fluctuer plus largement sa monnaie, le Japon pourrait apporter 60 milliards de dollars de plus au Fonds monétaire international. Ce projet, encore officieux, a été dévoilé dimanche à Tokyo par l'agence de presse Kyodo, qui citait une source gouvernementale anonyme.
Ces annonces interviennent alors que le FMI et la Banque mondiale tiennent cette semaine leurs réunions de printemps à Washington, où se rendront tous les ministres des Finances du G20. Outre la désignation du prochain président de la Banque mondiale, dont l'Américain d'origine coréenne Jim Yong-kim est le grand favori, deux sujets domineront les rencontres, la crise des dettes souveraines de la zone euro et les risques de ralentissement de l'économie mondiale.
Christine Lagarde a salué la décision de la banque centrale chinoise, comme «l'engagement de la Chine pour rééquilibrer son économie en faveur de la consommation intérieure et autoriser les forces du marché à jouer un plus grand rôle dans la détermination du taux de change». Cette réorientation paraît d'autant plus souhaitable que les économistes du FMI s'interrogent sur ses perspectives de croissance. Certes, les prévisions 2012 de l'économie mondiale devraient être très légèrement revues à la hausse, la croissance atteignant, selon nos informations, 3,5% au lieu de 3,3% envisagés en janvier dernier. Mais ces révisions marginales, qui seront publiées mardi, traduisent les meilleurs résultats américains au premier trimestre et un moindre recul en Europe. Elles ne remettent pas en cause les doutes qui ont surgi ces derniers jours sur la conjoncture chinoise et l'impact de la tension des prix pétroliers.
Le deuxième grand dossier soumis aux grands argentiers du G20, qui se réuniront vendredi, portera sur le renforcement des moyens d'intervention du FMI. Christine Lagarde avait jugé en début d'année qu'il lui faudrait 500 milliards de dollars supplémentaires. Elle vient de revoir à la baisse ses ambitions. «Les besoins aujourd'hui pourraient ne pas être tout à fait aussi importants que nous l'avions estimé en début d'année», a-t-elle déclaré jeudi.
Ces propos ont été interprétés comme l'aveu des difficultés rencontrées pour collecter ces capitaux qui prendraient la forme de prêts bilatéraux des différents membres du FMI. Si la zone euro s'est déjà engagée pour fournir 150 milliards d'euros (près de 200 milliards de dollars), Washington reste hostile sur le principe et les pays émergents demandent en échange un renforcement de leur rôle au sein du FMI. L'éventuelle contribution du Japon constituerait le seul élément d'encouragement après des semaines de blocage.
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