CAC 40
Mise à jour: 24/01/14 - 18h05
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Le spectre d’une nouvelle crise sur les émergents affole les marchés
Crédit Photo : LUCAS JACKSON/REUTERS
Après avoir tenté un timide rebond à l’ouverture, la Bourse de Paris trébuchait de 1,5 % vendredi après midi. La situation des pays émergents (Turquie, Russie, Argentine, Chine...) inquiète les opérateurs .
La semaine se termine mal pour le CAC 40 parisien. Au lendemain d’une contraction de 1,02 %, l’indice perdait 1,49% vendredi après-midi à 4217 points, contaminé par la tempête qui s’est levée depuis la veille sur les marchés émergents. Les marchés européens sont également touchés avec un repli de 0,96 % pour Londres et 1,20 % pour Francfort, tandis que la Bourse espagnole chutait de 2,3 %.
«C’est un développement de marché très rapide qui n’est plus limité aux places émergentes puisqu’il a a déjà contaminé le Nikkei et le Dax» observe Sylvain Broyer, économiste chez Natixis. «Le choc initial est mal identifié. C’est parti de la crise politique en Ukraine, en Turquie, où l’on est proche d’une crise de change ; le mouvement s’est accéléré avec la chute du pesos argentin» note l’économiste. «Il y a aussi la crainte que la Fed accélère son durcissement monétaire la semaine prochaine. Des rumeurs de crise bancaire en Chine ; et les résultats d’entreprises comme Samsung sont inférieurs aux attentes. Résultat: c’est tout le scénario de reprise mondial qui est remis en question».
Cette dégradation subite des indices occidentaux fait suite au tsunami qui balayé les devises émergentes avec une chute brutale du peso argentin, une baisse prononcée du réal brésilien et du peso mexicain, un décrochage du rand sud-africain et surtout une accélération de l’effondrement de la livre turque. La baisse de cette devise dépasse désormais les 30 % sur un an, et ce malgré les interventions massives de la banque centrale turque. Le pays est miné par les déficits, la corruption, les scandales, et le recul des exportations en direction de l’Europe.
Le peso argentin a de son côté chuté de 8,2 % face au dollar, jeudi, portant sa dépréciation à 18 % depuis le début de l’année. Les réserves de change du pays ont fondu de 30 % en un an, amenant la banque centrale d’Argentine à freiner ses ventes de dollars. Les quelques groupes exportateurs appellent certes de leurs voeux la dévaluation de la devise argentine, mais elle inquiète les épargnants et les investisseurs.
Cette agitation sur le marché des changes est aggravée par la perspective de l’arrêt progressif de la politique de soutien à la croissance de la Fed qui aura pour effet de réduire les liquidités disponibles sur le marché financier. Les opérateurs anticipent de meilleures conditions de rémunérations aux États-Unis, et sortent des pays émergents jugés trop risqués.
La magie des pays émergents n’opère décidément plus auprès des investisseurs. Le ralentissement de la croissance en Chine prive de nombreux pays de la hausse des matières premières dont il a profité au cours de ces dernières années, alors que le faible taux de croissance qui prévaut dans la zone euro réduit la demande de produits manufacturés importés des régions émergentes. la contraction de la production manufacturière en janvier pour la première fois depuis six mois pèse sur la bourse Chinoise au plus bas depuis cinq ans. Là dessus intervient une rumeur selon laquelle l’Industrial & Commercial Bank of China (ICBC) aurait refusé de renflouer un véhicule d’investissement de 500 millions dollars portant sur la dette de Zhenfu Energy Group, un minier de la région de Shanxi. Le fonds pourrait faire défaut. Toute la question est de savoir si la banque centrale chinoise prendra le risque d’une faillite qui pourrait durement affecter la confiance.
L’économie brésilienne peine elle aussi à repartir. Une note récente du géant américain de la gestion d’actifs Pimco, critique la politique économique brésilienne et, plus particulièrement le mix entre une politique budgétaire jugée laxiste et conduisant à une dégradation des finances publiques, le rôle excessif des crédits subventionnés et le durcissement de la politique monétaire. La note conclut que les investisseurs non-spécialisés dans les émergents ont intérêt à rester rester à l’écart des actifs brésiliens, ce qui a précipité à la baisse des actions brésiliennes.
Les valeurs à suivre
La banque publique russe de développement Vnecheconombank (VEB) a vendu toute sa participation dans Airbus Group (-2,82 % à 53,35 euros), a dit à Davos le président de l’établissement, Vladimir Dmitriev, selon l’agence Interfax.
Michelin (-1,06 % à 78,35 euros) a fait état d’une hausse de 8 % du marché européen des pneumatiques de voitures et de camionnettes en décembre, signe d’une accélération de la demande à la fin de l’année écoulée.
Renault (-1,79 % à 65,86 euros) et Nissan Motor envisagent de rapprocher davantage encore leurs activités de production et de recherche afin d’économiser plus de 400 milliards de yens (2,8 milliards d’euros) par an, rapporte vendredi le Nikkei. * Par ailleurs, son PDG Carlos Ghosn espère pouvoir reprendre courant 2014 la production de voitures en Iran, suspendue l’an dernier à cause des sanctions internationales et AvtoVAZ, qui doit passer mi-2014 sous le contrôle de l’alliance Renault-Nissan, prévoit de supprimer 2.500 postes et de ne pas remplacer un nombre équivalent de départs cette année pour tenter de renouer avec la rentabilité malgré la baisse du marché.
Le chiffre d’affaires d’APRR, filiale autoroutière d’Eiffage (-0,38 % à 43,35 euros), a progressé de 4,7 %, à la faveur notamment d’une accélération du trafic des poids lourds.
La date butoir pour l’avis de la Commission américaine du commerce (FTC) dans le dossier de la vente de Verallia par Saint-Gobain (-0,75 % à 39,70 euros) intervient en principe ce vendredi.
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