vendredi 16 mars 2012

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L'Irlande veut renégocier sa dette

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Par Anne Cheyvialle Mis à jour | publié Réactions (4)
Le ministre des Finances irlandais, Michael Noonan, en décembre 2011 à Dublin.
Le ministre des Finances irlandais, Michael Noonan, en décembre 2011 à Dublin. Crédits photo : © Cathal McNaughton / Reuters/REUTERS



Dublin veut rééchelonner le remboursement de 31 milliards d'euros de dette bancaire.

Après la Grèce, c'est au tour de l'Irlande de demander une renégociation de sa dette à l'Union européenne et au FMI. Le pays est sous assistance financière internationale depuis novembre 2010. L'UE et le FMI lui ont prêté 61 milliards d'euros pour payer la facture de leur crise bancaire, qui a mis le pays au bord de la faillite.

Aujourd'hui, le gouvernement, qui se félicite d'avoir remis le pays sur le chemin de la croissance, cherche à alléger le fardeau de sa facture bancaire, qui pèse sur sa propre dette, laquelle s'élève à 108% du PIB. L'objectif de Dublin est clair: revenir au plus vite sur les marchés financiers et retrouver sa souveraineté budgétaire.

À l'inverse d'une Islande qui a fait porter le coût de son sauvetage bancaire aux créanciers étrangers, l'État irlandais a assumé la totalité du renflouement des banques, en nationalisant la première d'entre elles, l'Anglo Irish Bank, et en créant une structure de «défaisance», la National Asset Management Agency (NAMA), pour un coût total estimé à 42% du PIB. Résultat, le déficit public a explosé à 32% du PIB en 2010!

La nouvelle coalition au pouvoir à Dublin depuis le printemps 2011 veut assouplir les conditions de remboursement de ce coûteux sauvetage bancaire. Concrètement, Dublin demande le report du paiement de 31 milliards d'euros d'engagements auprès des banques, via un système dit de «promissory notes», ce qui équivaut dans le jargon financier à des billets de reconnaissance de ­dettes.

«L'accord initial était beaucoup trop cher, critique le ministre des Finances Michael Noonan. Il était négocié sur une estimation bien inférieuredu coût bancaire.» L'État doit honorer une échéance de 3,1 milliards d'ici au 31 mars. «Nous voulons un rééchelonnement dans le temps et une baisse des taux d'intérêts», précise le ministre au Figaro.

Sur un coût total de 47 milliards d'euros, Michael Noonan estime qu'il pourrait économiser jusqu'à 17 milliards sur vingt-cinq ans.

Sauf qu'il faut en priorité l'aval de la BCE, car les garanties de dette passent par la banque centrale irlandaise. Or, cela reviendrait à une restructuration de dette, ce que la BCE interdit, car cela reviendrait à faire un cadeau à l'État irlandais…

Bons résultats, bon élève

Si le ministre des Finances table sur un accord «avant la fin de l'année», il reconnaît une «négociation très difficile», y compris avec les bailleurs de fonds, FMI, UE, et les partenaires européens. «L'enjeu est d'importance pour Dublin, car ce montant représente la totalité des efforts de réduction du déficit public inscrits au budget 2012», a précisé le ministre.

Le gouvernement irlandais met en avant le respect du programme de stabilité imposé par la troïka -BCE, UE et FMI- et ses bons chiffres macroéconomiques, qui la placent en tête des États sous ­assistance financière.

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