Nouvelle correction à Paris, le CAC tombe sous 3500 points
© Olivia Harris / Reuters/Reuters
La Bourse de Paris se remet à broyer du noir. Tandis que la crise de la dette en zone euro plane toujours sur les marchés, les signes de ralentissement de la croissance mondiale se multiplient. Résultat, le CAC 40 a encore perdu 1,56 % pour tomber à 3472,46 points. Il a ainsi accusé sa quatrième baisse d’affilée et accumulé une perte de près de 3,5 % depuis le début de la semaine. Maigre consolation, cette rechute se fait dans des volumes limités: environ 2,9 milliards d’euros ont changé de mains sur les grandes valeurs de la cote parisienne.
L’ambiance est toute aussi maussade sur les autres grandes places européennes. À Londres, le Footsie a abandonné 0,79 %, tandis qu’à Francfort le Dax a lâché 1,27 %. Wall Street a également été emportée en dépit d’une nouvelle embellie sur le marché du travail américain. En séance le Dow Jones reculait de 0,51 % et le Nasdaq de 0,35 %.
Depuis lundi, sur l’ensemble des places boursières le doute est de retour sur la solidité de la croissance économique mondiale. Le mouvement s’est accéléré avec de nouveaux signaux alarmants en provenance de Chine et de la zone euro. HSBC a fait état d’un brutal recul de l’activité manufacturière chinoise au mois de mars. Fait nouveau: «la demande intérieure chinoise jusqu’alors très dynamique et qui participait à entretenir la croissance montre des signes d’essoufflement» constate Andréa Tuéni, analyste marché chez Saxo Banque. Pour lui «ce nouvel élément vient confirmer que le pays n’est plus épargné par la crise et entre certainement dans une phase de croissance moins soutenue». «La Banque centrale chinoise immédiatement réagit en réduisant de nouveau les réserves obligatoire des banques» ajoute-t-il. Et, selon les analystes d’HSBC, d’autres mesures d’assouplissement monétaire sont hautement probables.
Contraction de l’activité du secteur privé en zone euro
Le marché a ensuite creusé ses pertes avec l’annonce d’une baisse d’activité dans le secteur privé français en mars. Une première depuis quatre mois. Le repli s’est ensuite accéléré alors que les investisseurs prenaient connaissance d’une contraction plus forte que prévu de l’activité dans le secteur privé pour l’ensemble de la zone euro en mars. Le recul est général, dans l’industrie comme dans les services. «La hausse des prix de l’essence et l’affaiblissement de la demande en Chine pèsent sur l’activité du secteur manufacturier tandis que les mesures d’austérité mises en place un peu partout en Europe ont des retombées sur le secteur des services» expliquent les analystes d’ING.
Pour Andréa Tuéni, «cette nouvelle déception prouve que la reprise n’est peut être pas aussi évidente en Europe qu’aux États-Unis».
Les valeurs cycliques ont été particulièrement pénalisées à l’image de Peugeot (-3,78 %) Renault (-3,35 %) ou Schneider (-3,75 %). Et seules quelques valeurs défensives parvenaient à résister à l’image d’Essilor (+0,15 %) ou de Danone (+0,43 %).
Valeurs à suivre
Hermès (+2,33 % à 249,95 euros) a réalisé une marge opérationnelle record au titre de son exercice 2011. Le sellier de la rue Saint-Honoré a enregistré un bénéfice net en hausse de 40,9 %, à 594,3 millions d’euros en 2011, ainsi qu’un dividende exceptionnel de cinq euros en plus du dividende de 2 euros.
Wendel (-1,89 % à 66,07 euros) a annoncé son intention de verser cette année à ses actionnaires un dividende de 1,30 euro, en hausse de 4 % et assorti, à titre exceptionnel, d’une action Legrand pour 50 Wendel détenues. En 2011, le résultat net part du groupe de la holding a été réduit de près de moitié, à 525,4 millions d’euros.
Recylex (-5,63 % à 3,35 euros), l’ancienne Metaleurop, est revenue à l’équilibre en 2011, alors qu’elle était en perte l’année précédente.
Guyenne & Gascogne (+0,02 % à 81,95 euros). L’offre publique d’achat de Carrefour sur son franchisé s’ouvre ce jeudi.
Korian (-1,59 % à 13,63 euros) a annoncé jeudi une baisse de 12,2 % de son résultat net à 21,7 millions d’euros en 2011, liée à un changement de normes comptables car il a enregistré une activité et une rentabilité affichant des hausses à deux chiffres.
Casino (-1,25 % à 74 euros). Le groupe de distribution a fait savoir cette nuit qu’il exercerait son droit lui permettant de devenir le seul actionnaire de contrôle de Pao de Acuçar.
Gameloft (-10,27 % à 4,37 euros) a déclaré hier prévoir une «solide croissance» en 2012 après un exercice 2011 marqué par une hausse de 34 % de son résultat net, à 18,2 millions d’euros, pour un chiffre d’affaires de 164,4 millions (+17 %).
Dassault Aviation (-1,47 % à 699,55 euros) a enregistré en 2011 un bénéfice net en hausse de 10 % à 407 millions d’euros.
Hi-Media (+2,62 % à 3,13 euros). Le groupe co-actionnaire de la Tribune est repassé dans le vert l’année dernière, en publiant un bénéfice net historique de 11,3 millions d’euros, contre une perte de 60 millions d’euros un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a quant à lui progressé de 4 %, à 229 millions d’euros.
Exonhit Therapeutics (-11,82 % à 1,79 euros). La société de biotechnologies a dévoilé ce matin une perte nette de 7,1 millions d’euros en 2011, contre 7,7 millions d’euros un an plus tôt. La direction estime que la trésorerie de 12,9 millions d’euros à fin 2011, lui offre deux ans de visibilité.
Metabolic Explorer (-3,06 % à 4,75 euros). Le spécialiste de la chimie biologique annonce avoir creusé ses pertes en 2011 (3,4 millions d’euros contre 2,7 millions en 2010), mais a limité sa consommation de trésorerie à 7,7 millions d’euros. Celle-ci s’élève à 26,9 millions d’euros, «un niveau parfaitement compatible avec les besoins de l’entreprise dans le cadre de son plan de développement», estimé la direction.
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