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François Hollande a rendez vous avec avec Angela Merkel en fin d'après-midi Crédits photo : JOHN MACDOUGALL/AFP
Le projecteur européen, jusqu'ici centré les menaces de veto de David Cameron, s'est déplacé en deux temps. Le premier ministre britannique, champion des coupes au nom de l'austérité générale, est toujours prêt à «négocier rudement» pour rapporter à Londres, au parlement et aux contribuables britanniques la facture la moins élevée possible. Il dit n'être «pas content du tout» du dernier projet mis sur la table par le président conseil Herman Van Rompuy. Même s'il admet que les dizaines de milliards de d'économies proposées par Bruxelles vont dans le bon sens.
En clair, David Cameron est entré dans une logique de négociation et renonce, pour le moment du moins, à claquer la porte. Un diplomate décode: le chef de file conservateur n'accepte pas les chiffres qui sont sur la table, mais il ne vient pas poser un veto, il veut un accord. Implicitement aussi, il fait monter la pression sur la François Hollande, accroché bec et ongles au maintien intact des aides de la Politique agricole commune (PAC).
C'est la que Angela Merkel entre en scène. Elle est en précampagne pour le Bundestag et parie électoralement très lourd sur son image de rédempteur de l'Europe. L'Allemagne est aussi, de loin, le premier contributeur au budget de l'UE. La chancelière a été reçue en tête-à-tête par le président Van Rompuy - le fameux «confessionnal» - juste avant l'ouverture formelle du sommet. Au propre comme au figuré, elle aura eu le dernier mot.
Angela Merkel affiche d'autres priorités budgétaires que François Hollande, notamment sur les aides à l'agriculture. Dans les dernières heures, l'Allemagne a fait savoir nettement que la PAC devra elle aussi faire des économies. La chancelière privilégie d'autres enveloppes, comme la recherche, les nouvelles technologies ou les grands réseaux d'énergie qui traverseront l'Europe centrale. Un haut conseiller confirme, sous couvert d'anonymat: sur tous ces dossiers cruciaux pour l'avenir, «Berlin a travaillé étroitement avec Paris, mais pas plus étroitement qu'avec les autres».
Angela Merkel veut avant tout fixer un plafond sur les dépenses, avant d'entrer dans le marchandage sur la répartition des crédits. Berlin évoque souvent un maximum de 1 % du PNB de l'UE, soit à peu près 960 milliards d'euros sur la période 2014-2020. C'est très inférieur au décompte initial de la Commission Barroso, qui prévoyait déjà un recul de 8 % des crédits de la PAC (1.060 milliard au total). C'est un peu moins que les 985 milliards poussés dans le premier compromis Van Rompuy. Mais c'est encore beaucoup trop pour les Britanniques, qui fixent la barre aux environs de 900 milliards.
A Bruxelles, François Hollande est arrivé combatif d'après ses proches mais aussi sur la défensive. «Chaque euro compte, a-t-il lâché, et la PAC est une politique de l'Europe, pas seulement une politique française». Pour la défendre, Paris peut compter sur des alliés traditionnels, comme l'Italie, l'Espagne ou la Pologne. Mais leurs intérêts divergent dans le détail. Et beaucoup redoutent de se mettre à mal sinon avec Londres, du moins avec Berlin.
Budget européen : Hollande poussé au compromis
Mots clés : Budget de l'UE, PAC, David Cameron, François Hollande, Angela Merkel, Herman Van Rompuy
Par Jean-Jacques Mevel Mis à jour | publié Réactions (76)
Par Jean-Jacques Mevel Mis à jour | publié Réactions (76)
François Hollande a rendez vous avec avec Angela Merkel en fin d'après-midi Crédits photo : JOHN MACDOUGALL/AFP
Le sommet européen, qui doit imposer l'austérité au budget de l'UE jusqu'en 2020, a jeté dès jeudi soir une ombre sur les intérêts de la France: c'est la politique agricole commune, « ligne rouge » défendue par le chef de l'Etat, qui risque de se retrouver assaillie.
De notre correspondant à Bruxelles,Le projecteur européen, jusqu'ici centré les menaces de veto de David Cameron, s'est déplacé en deux temps. Le premier ministre britannique, champion des coupes au nom de l'austérité générale, est toujours prêt à «négocier rudement» pour rapporter à Londres, au parlement et aux contribuables britanniques la facture la moins élevée possible. Il dit n'être «pas content du tout» du dernier projet mis sur la table par le président conseil Herman Van Rompuy. Même s'il admet que les dizaines de milliards de d'économies proposées par Bruxelles vont dans le bon sens.
En clair, David Cameron est entré dans une logique de négociation et renonce, pour le moment du moins, à claquer la porte. Un diplomate décode: le chef de file conservateur n'accepte pas les chiffres qui sont sur la table, mais il ne vient pas poser un veto, il veut un accord. Implicitement aussi, il fait monter la pression sur la François Hollande, accroché bec et ongles au maintien intact des aides de la Politique agricole commune (PAC).
C'est la que Angela Merkel entre en scène. Elle est en précampagne pour le Bundestag et parie électoralement très lourd sur son image de rédempteur de l'Europe. L'Allemagne est aussi, de loin, le premier contributeur au budget de l'UE. La chancelière a été reçue en tête-à-tête par le président Van Rompuy - le fameux «confessionnal» - juste avant l'ouverture formelle du sommet. Au propre comme au figuré, elle aura eu le dernier mot.
Angela Merkel affiche d'autres priorités budgétaires que François Hollande, notamment sur les aides à l'agriculture. Dans les dernières heures, l'Allemagne a fait savoir nettement que la PAC devra elle aussi faire des économies. La chancelière privilégie d'autres enveloppes, comme la recherche, les nouvelles technologies ou les grands réseaux d'énergie qui traverseront l'Europe centrale. Un haut conseiller confirme, sous couvert d'anonymat: sur tous ces dossiers cruciaux pour l'avenir, «Berlin a travaillé étroitement avec Paris, mais pas plus étroitement qu'avec les autres».
Angela Merkel veut avant tout fixer un plafond sur les dépenses, avant d'entrer dans le marchandage sur la répartition des crédits. Berlin évoque souvent un maximum de 1 % du PNB de l'UE, soit à peu près 960 milliards d'euros sur la période 2014-2020. C'est très inférieur au décompte initial de la Commission Barroso, qui prévoyait déjà un recul de 8 % des crédits de la PAC (1.060 milliard au total). C'est un peu moins que les 985 milliards poussés dans le premier compromis Van Rompuy. Mais c'est encore beaucoup trop pour les Britanniques, qui fixent la barre aux environs de 900 milliards.
A Bruxelles, François Hollande est arrivé combatif d'après ses proches mais aussi sur la défensive. «Chaque euro compte, a-t-il lâché, et la PAC est une politique de l'Europe, pas seulement une politique française». Pour la défendre, Paris peut compter sur des alliés traditionnels, comme l'Italie, l'Espagne ou la Pologne. Mais leurs intérêts divergent dans le détail. Et beaucoup redoutent de se mettre à mal sinon avec Londres, du moins avec Berlin.
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