jeudi 29 novembre 2012

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Le retour de « Hollande le Rouge »

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Par François-Xavier Bourmaud Mis à jour | publié Réactions
François Hollande, en février dernier, avait rencontré les salariés d'ArcelorMittal, à Florange.
François Hollande, en février dernier, avait rencontré les salariés d'ArcelorMittal, à Florange. Crédits photo : Fred MARVAUX/REA/Fred MARVAUX/REA


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L'avenir de Florange est entre les mains du président. Avec le risque de froisser le patronat ou de décevoir les salariés.

Ce n'est pas ce qu'il préfère. Pourtant, François Hollande va devoir trancher. Nationaliser temporairement Florange, comme le propose Arnaud Montebourg, et ce sera alors l'assurance de tendre ses relations avec un patronat déjà méfiant à son égard et d'adresser un signal négatif aux investisseurs étrangers. Déjà, le maire de Londres Boris Johnson a raillé cette solution. «Les “sans-culottes” semblent s'être emparés du gouvernement à Paris (…), je n'ai aucune hésitation à dire ici: “Venez à Londres, mes amis”», a-t-il lancé devant des hommes d'affaires indiens. À l'heure où le chef de l'État et son gouvernement s'efforcent de convaincre le reste du monde des efforts du pays pour redresser ses comptes et restaurer sa compétitivité, une «expropriation», fût-elle temporaire, ne serait pas du meilleur effet.
Mais l'alternative qui s'offre à François Hollande, renoncer à sauver les hauts fourneaux, est tout aussi explosive, sinon plus. D'abord parce que le chef de l'État se verrait immédiatement renvoyé au précédent de Lionel Jospin, lorsque ce dernier avait benoîtement déploré en 2000 que «l'État ne peut pas tout» face aux salariés de Michelin menacés de licenciement. Ensuite, parce que les souvenirs de la campagne présidentielle sont encore frais.
En février dernier, le candidat François Hollande s'était rendu sur le site de Florange. Juché sur un camion, il s'était adressé aux salariés de l'aciérie dans un climat tendu. «Je suis venu vous dire que si Mittal ne veut plus de vous (…), je suis prêt à ce que nous déposions une proposition de loi qui dirait la chose suivante: quand une grande firme ne veut plus d'une unité de production mais ne veut pas non plus la céder, nous en ferions obligation pour que des repreneurs viennent et puissent donner une activité supplémentaire», avait-il lancé aux salariés. L'enjeu était alors de se démarquer de Nicolas Sarkozy, que François Hollande ne cessait d'épingler pour ses promesses non tenues aux salariés de Gandrange.

Ligne sociale-démocrate en construction

Difficile donc pour François Hollande de temporiser sur le dossier ArcelorMittal. Comme pour adresser un signal sur sa détermination à recourir à une nationalisation temporaire, le chef de l'État s'est affiché au côté d'Arnaud Montebourg jeudi, lors d'un déplacement dans une PME. Et depuis quelques jours, le ministre du Redressement productif voit l'ensemble des membres du gouvernement lui apporter leur soutien, dont l'un des moins suspects de proximité idéologique avec la gauche du PS. «Si le président de la République me demande de trouver de quoi nationaliser ce site, nous trouverons», a ainsi assuré le ministre du Budget, Jérôme Cahuzac.
Plusieurs voix se sont par ailleurs fait entendre jusque dans l'opposition pour appeler à une décision en ce sens, de l'ancien ministre centriste Jean-Louis Borloo jusqu'à la présidente du Front national Marine Le Pen. Si même les plus libéraux - du gouvernement et d'ailleurs - rejoignent les revendications des communistes, cela ne laisse plus guère de choix à François Hollande. «Il ne décide que lorsqu'il est forcé de le faire», assure un député qui le pratique depuis longtemps. Si Mittal ne cède pas à la pression, ce sera la voie ouverte à une nationalisation temporaire.
Pour le chef de l'État, l'enjeu consistera alors à habiller sa décision pour qu'elles ne viennent pas parasiter la ligne sociale-démocrate qu'il tente de bâtir depuis le plan de compétitivité. Mais, après tout, Nicolas Sarkozy aussi avait procédé à une sorte de nationalisation. C'était avec Alstom en 2004. Alors ministre de l'Économie, il avait pris une participation dans l'entreprise avant de la revendre au bénéfice de l'État. Les conditions économiques à l'époque, comme la situation de l'entreprise, étaient cependant très différentes.

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