jeudi 20 juin 2013

Hollande ouvre les emplois d'avenir aux jeunes qualifiés

 Le chef de l'État, qui s'exprimait devant les partenaires sociaux en ouverture de la conférence sociale, a annoncé un plan visant à combler les emplois non pourvus. Il souhaite renforcer l'alternance, à l'instar de l'Allemagne.


L'emploi reste la priorité du gouvernement. François Hollande, qui s'exprimait ce jeudi en ouverture de la conférence sociale, a invité les partenaires sociaux à débattre et à proposer des pistes sur plusieurs grandes thématiques, telles que le financement de la protection sociale, la formation professionnelle, la réforme des retraites ou encore l'Europe. Mais «si je ne devais retenir qu'un seul sujet, ce serait celui de l'emploi, car il nous concerne tous», a insisté François Hollande. Le chef de l'État en a profité pour réitérer sa volonté d'inverser la courbe du chômage d'ici la fin de l'année.
Pour ce faire, et alors que la croissance n'est pas au rendez-vous, François Hollande a réexpliqué miser sur les emplois aidés. Ils monteront progressivement en puissance jusqu'à atteindre 440.000 contrats signés fin 2013, «le niveau généralement atteint dans les périodes de chômage élevé». La signature de 100.000 emplois d'avenir est toujours prévue d'ici la fin de l'année, mais devant la lenteur de leur mise en route - 33.000 auront été signés fin juin - François Hollande a décidé d'élargir le dispositif aux jeunes qualifiés des zones sensibles. «J'ai demandé au ministre du Travail de faire l'usage de toutes les souplesses permises par la loi pour donner du travail aux moins qualifiés, et aussi aux plus qualifiés des zones sensibles», a-t-il expliqué. Les emplois d'avenir étaient initialement destinés aux jeunes non qualifiés, et devaient être pourvus dans les secteurs public et associatif. S'agissant des contrats de génération, la seconde mesure phare de François Hollande pour l'emploi, «1000 sont actuellement signés chaque semaine» a-t-il précisé.
Outre les contrats aidés, François Hollande a enjoint les partenaires sociaux à réfléchir à des mesures qui permettraient de pourvoir les 200.000 à 300.000 offres d'emplois qui ne trouvent pas preneur chaque année. Il a cité en exemple le secteur de l'aéronautique, qui engrange des commandes mais peine à trouver la main-d'œuvre qui lui permettra de les honorer. «Ce débat n'est pas nouveau. Comment y remédier? S'il s'agit d'un manque de personnel qualifié, formons les demandeurs d'emploi. S'il s'agit d'un problème de mobilité, réglons-le par des incitations financières. S'il s'agit d'un problème d'écart de salaire, alors comblons-le», a suggéré François Hollande.

500.000 apprentis en trois ans

La réforme de la formation professionnelle, que François Hollande souhaite voir aboutir avant la fin de l'année, constitue donc l'un des gros sujets de réflexion auquel s'attelleront les partenaires sociaux. Le chef de l'État a dressé le portrait d'un système «trop opaque, trop concentré et essentiellement destiné aux salariés des grandes entreprises» et appelé à une clarification des rôles de chacun: «À l'État le cadre légal, aux régions de former, aux partenaires sociaux de fixer des objectifs au sein des entreprises.» La réforme traitera également de l'apprentissage, qui devra gagner en importance. «70% des jeunes qui en sortent sont en emploi dans les six mois. La France compte 435.000 apprentis contre 1,5 million en Allemagne. Je souhaite que nous atteignions l'objectif de 500.000 apprentis dans les trois prochaines années.» Un objectif auparavant fixé par Nicolas Sarkozy. Plus précisément, François Hollande a soumis aux partenaires sociaux «l'idée» d'un contrat d'apprentissage associé à une promesse d'embauche, en échange d'une association plus étroite des entreprises aux formations délivrées.
S'agissant, enfin, de la réforme des retraites, François Hollande a exclu, comme il s'y était engagé durant la campagne présidentielle, un report de l'âge légal de départ et plaidé pour un allongement de la durée de cotisation qui tienne compte de «la pénibilité des tâches». «C'est la mesure la plus juste à condition qu'elle soit appliquée à tous et à tous les régimes», a plaidé François Hollande. Les régimes publics et privés ne seront en revanche pas rapprochés davantage, comme le suggérait pourtant le rapport Moreau. Une option que François Hollande a justifiée ce jeudi par le fait que public et privé s'acquittent d'une même durée et d'un même taux de cotisation, et que le taux de remplacement du public a connu ces dernières années «une évolution moins favorable». Après une concertation cet été, le gouvernement «fera connaître ses choix en septembre».

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