Les investissements directs étrangers ont reculé dans le monde en 2012
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NFOGRAPHIE - Les économies émergentes sont plus attractives que les pays développés, une première.Les économies émergentes sont plus attractives que les pays développés, une première.
Après deux années de hausse, les investissements directs étrangers (IDE) ont marqué le pas dans le monde en 2012. Les flux ont diminué de 18 % à 1350 milliards de dollars, indique le dernier rapport de la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced). En cause, explique Axèle Giroud, l'un des auteurs, «la mauvaise conjoncture internationale et la frilosité des entreprises transnationales qui ont tendance à céder des actifs étrangers plutôt que d'engager une expansion de leurs activités internationales».
Le recul très marqué pour les pays développés - baisse de 32 % à 561 milliards de dollars, il faut remonter dix ans en arrière pour retrouver ce niveau - frappe directement l'Europe, épicentre de la crise, qui subit une baisse des IDE de 42 %. La France régresse de trois places, de la treizième à la seizième place comme pays destinataire et de la huitième à la onzième en tant qu'investisseur. Tandis que l'Allemagne, première économie de la zone euro, devient le sixième investisseur mondial. Une note d'optimisme pour l'Hexagone vient d'une étude du cabinet conseil A.T Kearney, publiée aussi ce mercredi, qui mesure la confiance qu'inspirent les pays en matière d'IDE et montre une belle remontée de la France, du rang 17 à 12.
Le rapport de la Cnuced souligne en revanche la résistance des États-Unis, qui ont connu une baisse limitée à 20 % des IDE et restent le leader mondial pour les flux entrants et sortants. Alors que la Chine confirme sa montée en puissance en se hissant de la sixième à la troisième place des investisseurs, derrière le Japon.
Progression de l'Afrique
Une ascension qui illustre le poids croissant des pays émergents dans l'économie mondiale. Les flux d'IDE en provenance de ces pays ont atteint le niveau record de 426 milliards de dollars, représentant 31 % du total. Et pour la première fois, ils ont absorbé plus d'IDE que les pays développés, soit 52 %, pour un montant de 703 milliards de dollars. Et ce même s'ils n'échappent pas à la tendance baissière, qui se limite dans leur cas à 4 %. À noter une exception, sur le continent africain, qui connaît une progression significative de 5 %, les trois premiers bénéficiaires étant le Nigeria, le Mozambique et l'Afrique du Sud. «Si ces investissements restent concentrés sur les industries extractives, ils s'orientent de plus en plus vers la production manufacturière axée sur la consommation et les services», relève l'économiste de la Cnuced.
Dans ce rapport, les Nations unies s'inquiètent du recours toujours très important aux centres financiers off shore: «Les flux financiers vers ces places financières extraterritoriales restent proches des niveaux records atteints en 2007.» Et ce malgré les combats engagés par les gouvernements contre l'évasion fiscale. La Cnuced estime qu'il y a une source importante de financement du côté des groupes internationaux en les encourageant à puiser dans leurs bénéfices. «Ces groupes ont 40 % de leurs revenus qui restent dans les pays en développement», illustre Axèle Giroud. Un chiffre à l'appui en 2011: les revenus des IDE se sont élevés à 1500 milliards de dollars pour un stock de 21.000 milliards, soit 7 % de rentabilité.
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