jeudi 14 mars 2013



L'Allemagne table sur un budget à l'équilibre en 2014



INFOGRAPHIE - Si le gouvernement allemand s'attribue la paternité de l'évolution positive de son budget, ce sont principalement la bonne santé de l'économie et du marché du travail qui contribuent à remplir les caisses de l'État.
Une fois encore Angela Merkel arrivera à Bruxelles, jeudi, armée d'un bilan exemplaire alors que les dirigeants européens se pencheront sur les conséquences de la crise de la dette dans la zone euro. Son gouvernement a adopté, mercredi, un projet de budget 2014 tablant sur des comptes publics structurellement à l'équilibre. Berlin s'est aussi engagé à ne plus contracter de nouvelles dettes à partir de 2015, un «signal fort» pour le reste de l'Europe, selon Wolfgang Schäuble, le ministre allemand des Finances.


Prenant en compte les éléments exceptionnels, et notamment les aides de l'Allemagne à ses partenaires européens malmenés par la crise de la dette, le déficit budgétaire va tomber l'an prochain à 6,4 milliards d'euros, son niveau le plus bas depuis 40 ans selon le ministère des Finances. Il est prévu à 17,1 milliards d'euros cette année. Le déficit structurel de l'État fédéral, c'est-à-dire toiletté d'un certain nombre d'éléments exceptionnels, va tomber à zéro. C'est ce déficit structurel qui fait foi pour le calcul du plafond d'endettement, la «règle d'or» budgétaire allemande qui a fait école en Europe.
«En toute modestie, c'est un résultat aux proportions historiques», s'est félicité le ministre de l'Économie Philipp Rösler. «La leçon de la crise de la dette souveraine est que de solides finances sont essentielles. Grâce à cette approche, l'Allemagne est à la pointe en Europe. Le monde nous envie le succès de notre politique de consolidation orientée sur la croissance», s'est réjoui Wolfgang Schäuble. Souvent critiqué par ses voisins pour ses excès d'austérité, qui étoufferait la reprise, Berlin juge au contraire que la consolidation budgétaire conditionne la croissance et inversement.
C'est principalement à cause de la contribution de l'Allemagne au mécanisme d'aide européen MES que le pays sera l'an prochain légèrement dans le rouge, a ajouté le ministre des Finances. En 2014, Berlin versera 4,3 milliards au MES. À partir de 2015, le ministère des Finances prévoit des comptes fédéraux à l'équilibre.

Excédent en 2016

Et en 2016, un excédent de 5 milliards, qui sera attribué au remboursement de la dette publique… S'élevant à près de 2100 milliards d'euros, celle-ci représente plus de 80 % du PIB de l'Allemagne. Le service de la dette est le deuxième budget de dépense de l'État fédéral.
Si le gouvernement allemand s'attribue la paternité de l'évolution positive de son budget, ce sont principalement la bonne santé de l'économie et du marché du travail qui contribuent à remplir les caisses de l'État. Ainsi, Berlin fera l'économie de 3,5 milliards d'euros de contribution fédérale aux caisses sociales. Et il économisera 4 milliards supplémentaires en raison de taux d'intérêts favorables. Il n'en reste pas moins que le volume total du budget 2014 est, à 297 milliards, légèrement inférieur à celui de cette année (302 milliards d'euros).
De nombreuses voix outre-Rhin jugent que Berlin ne devrait pas permettre à la France de s'affranchir des règles du pacte de stabilité, alors que le président François Hollande a admis que le déficit de la France devrait être de «3,7 % en 2013». Schäuble s'est dit mercredi «sûr que la France respectera tout comme nous les règles» européennes de discipline budgétaire… Avant d'ajouter que Paris et Berlin n'avaient «pas besoin de se donner publiquement des conseils».

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