vendredi 3 mai 2013



Le chômage baisse aux États-Unis 

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Des demandeurs d'emploi à Albany, capitale de l'État de New York.
Des demandeurs d'emploi à Albany, capitale de l'État de New York. Crédits photo : Mike Groll/AP
À 7,5%, le chômage est au plus bas depuis quatre ans mais d'autres indices mensuels restent négatifs.
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La surprise est doublement bonne. Non seulement l'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu en avril, mais en outre les estimations des deux mois précédents sont révisées très favorablement. Au final, 165.000 postes ont été créés le mois dernier, tous secteurs confondus aux États-Unis et 50.000 supplémentaires sont ajoutés aux statistiques de mars. De surcroît, les bons chiffres de février se révèlent carrément excellents: ils sont eux aussi révisés pour afficher 332.000 créations d'emplois. Du jamais vu depuis mai 2010.
Pour couronner ces bonnes nouvelles, le chômage chute à nouveau. En revenant à 7,5%, le voici au plus bas depuis quatre ans. Contrairement à ce qui avait été observé initialement pour le mois de mars, ce recul du chômage reflète plutôt une accélération de l'embauche, et non pas un découragement des demandeurs d'emploi. «L'idée que l'emploi se tienne aussi bien face aux vents contraires créés par les économies budgétaires est un signe très positif», estime Russell Price, économiste auprès d'Ameriprise Financial Services. Certains économistes vont du reste réviser à la hausse leurs estimations de la croissance, pour tenir compte de la surprenante vigueur de l'embauche.

Inquiétudes persistantes

L'étonnement est d'autant plus fort que plusieurs déceptions ont ces derniers jours donné l'impression que la conjoncture ralentissait dangereusement. Selon l'indice ISM publié mercredi, l'activité manufacturière en avril est en effet retombée à son rythme le plus faible depuis janvier. Le même jour, on apprenait que les dépenses de construction en mars ont reculé, contre toute attente. Par ailleurs, les dépenses des consommateurs américains en mars n'ont grimpé que de 0,2%, ce qui marque leur progrès le plus maigre depuis trois mois. Enfin, on apprenait vendredi que l'activité dans le secteur dominant des services avait encore ralenti en avril, et ce pour le deuxième mois consécutif. Cet indice est tombé au plus bas depuis neuf mois.
Les bons chiffres de l'emploi annoncés vendredi matin ne suffisent donc pas à effacer des faiblesses qui inquiètent la Réserve fédérale. Cette dernière, mercredi, sans avoir eu encore connaissance de ces nouvelles de la santé du marché du travail, soulignait par exemple que les réductions automatiques de dépenses publiques pesaient sur la demande.
La récession en Europe affecte aussi les exportations américaines et donc par conséquent la croissance aux États-Unis. Autant d'éléments qui vont inciter la Fed à maintenir ses mesures extraordinairement stimulantes pour l'offre de crédit, le quantitative easing, qui consiste à injecter massivement des liquidités. Pour autant, les pessimistes ont de quoi être ébranlés.
La réaction initiale de Wall Street a d'ailleurs été positive. L'indice S & P 500 a établi un nouveau record dès l'ouverture, alors que le rendement des obligations à 10 ans du Trésor américain remontait vivement à 1,70 %.

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