lundi 27 août 2012

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Angela Merkel milite pour un nouveau traité européen

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Par David Philippot Mis à jour | publié Réactions (148)
«Je suis convaincue qu'au bout du chemin la zone euro et l'UE se trouveront durablement renforcées», a déclaré Angela Merkel (ici à Berlin, vendredi) dans un message vidéo.
«Je suis convaincue qu'au bout du chemin la zone euro et l'UE se trouveront durablement renforcées», a déclaré Angela Merkel (ici à Berlin, vendredi) dans un message vidéo. Crédits photo : Michael Sohn/AP

La chancelière allemande est pour un renforcement des pouvoirs de Bruxelles.

À Berlin
C'est une déclaration d'amour à l'Europe. La campagne «Ich Will Europa» («Je veux l'Europe») a été lancée le jour de la visite de François Hollande à Berlin, jeudi. Parrainée par le président allemand Joachim Gauck, l'initiative rassemble sous la bannière bleue étoilée des anonymes et des personnalités, dont le capitaine de l'équipe de football d'Allemagne Philipp Lahm ou le patron d'EADS Thomas Enders. Cette campagne vise à redorer le blason de l'Union européenne, souvent égratigné depuis le début de la crise: dans un sondage, cet été, seule la moitié des Allemands interrogés se disaient favorables au maintien de l'Allemagne dans la zone euro, en cas de référendum sur le sujet.

Sanctionner les mauvais élèves

Souvent taxée d'égoïste et caricaturée en nationaliste, Angela Merkel s'est chargée elle-même du discours de bienvenue de cette campagne de communication. «Nous vivons une des plus graves crises européennes (…), mais je suis fermement convaincue qu'au bout du chemin la zone euro et l'Union européenne se trouveront durablement renforcées.»
La chancelière ne se contente pas de proclamer son attachement, elle veut aussi faire avancer son projet d'intégration européenne. Selon l'hebdomadaire Der Spiegel à paraître aujourd'hui, la «femme la plus puissante du monde» milite pour un nouveau traité européen. C'est son sherpa pour les affaires européennes, Nikolaus Meyer-Landrut, qui a conduit des discussions autour de ce projet à Bruxelles. «Une date pour une réunion préparatoire à ce nouveau traité doit être fixée lors d'une rencontre au sommet projetée en décembre», affirme encore l'hebdomadaire. Plus précisément, le projet porté par Berlin donnerait à la Cour de justice européenne un droit de surveillance sur le budget des États membres et un droit de sanction sur les mauvais élèves qui créent du déficit.
L'idée n'est pas nouvelle: Angela ­Merkel insiste depuis plusieurs mois sur la nécessité de «plus d'Europe» pour répondre aux défis posés par la crise de l'euro. Déjà, en décembre dernier, son idée de «nouvelles bases juridiques pour l'UE» avait suscité la réticence de ses partenaires européens. La proposition défendue en commun avec Nicolas Sarkozy de sanctions automatiques avait provoqué leur colère. Face à la fronde, le duo «Merkozy» avait même proposé un nouveau traité pour les dix-sept pays de l'eurozone.
Cette nouvelle mouture, défendue par la seule Allemagne, s'est heurtée aux résistances de plusieurs pays. L'Irlande ne souhaite pas prendre le risque d'un nouveau référendum et la Pologne ne soutiendrait pas le projet, car elle estime «très limitées» les chances de compromis en Europe. Toujours selon l'hebdomadaire, «la proposition n'a pas provoqué l'enthousiasme parmi la plupart des pays membres». Lors d'une réunion informelle de dix ministres des Affaires étrangères, une majorité a repoussé l'idée d'une telle réunion sur le sujet, avancée par le ministre allemand des Affaires étrangères, Guido Westerwelle.

Réformes statutaires

Lors d'une tournée dans les pays Baltes, Guido Westerwelle a pu en revanche compter sur le soutien de ses homologues letton, estonien et lituanien. Dans une lettre ouverte, les quatre ministres ont voulu alerter le continent: «Deux décennies après la chute du mur de Berlin, un nouveau clivage menace de diviser le continent, cette fois-ci entre le Nord et le Sud. (…) Afin que l'union monétaire puisse s'adapter aux enjeux de l'avenir, il est nécessaire de la compléter par une coopération économique et budgétaire plus étroite.» Durement frappés par la crise mondiale, les Baltes renouent aujourd'hui avec la croissance au prix d'une sévère politique d'austérité.
Dans une interview au Tagesspiegel, le ministre des Finances Wolfgang Schäuble s'est également prononcé pour des réformes statutaires de l'Europe: «La politique monétaire se décide au niveau européen, la politique budgétaire au niveau national. Quand cette contradiction sera résolue, la confiance reviendra dans la zone euro.» Un avis sans doute partagé par l'ancien couple franco-allemand Helmut Schmidt et Valéry Giscard d'Estaing. Les deux architectes du Système monétaire européen, précurseur de l'euro, se sont retrouvés samedi à Hambourg pour un débat sur «Le monde et l'Europe». VGE, partisan de l'entrée de la Grèce dans l'euro, a reconnu que son alter ego, sceptique à l'époque, avait été «plus clairvoyant» que lui. D'une seule voix, les deux anciennes gloires ont plaidé pour que les dirigeants actuels «prennent les rênes de l'Europe». Comme un encouragement aux initiatives d'Angela Merkel.

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