jeudi 23 août 2012

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Merkel et Hollande rappellent la Grèce à ses devoirs

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Par Nicolas Barotte Mis à jour | publié Réagir
Si ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à une crise ouverte, Angela Merkel et François Hollande ont des intérêts divergents.
Si ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à une crise ouverte, Angela Merkel et François Hollande ont des intérêts divergents.


Après une courte déclaration commune, le président et la chancelière allemande doivent dîner ensemble à Berlin. Ils évoqueront les réponses à apporter à la crise de la zone euro, et à l'épineux problème grec.

La dernière fois, le 15 mai, son avion avait été frappé par la foudre. Cette fois, pour son deuxième voyage à Berlin, François Hollande devait connaître moins de péripéties. Jeudi soir, le président de la République a rendez-vous pour un dîner de travail avec la chancelière Angela Merkel. Depuis son élection, de sommets internationaux en réunions sur la crise européenne, ils se sont déjà vus une dizaine de fois. Désormais, ils commencent à se connaître, à défaut de s'apprécier. Au programme de leur entretien: la situation syrienne et, surtout, la crise en Grèce. Le premier ministre grec Antonis Samaras plaide pour un assouplissement des conditions de versement de l'aide de l'Union européenne à son pays. Il souhaite un délai supplémentaire. Paris et Berlin doivent s'entendre.
À l'arrivée du chef de l'État à la Chancellerie, en début de soirée, François Hollande et Angela Merkel se sont contentés d'une déclaration commune, sans répondre aux questions. «Nous voulons, je veux que la Grèce soit dans la zone euro, c'est une volonté que nous avons exprimée depuis le début de la crise. Il appartient aux Grecs de faire les efforts indispensables pour que nous puissions atteindre cet objectif», a déclaré le président français. À l'Élysée, on précise que cette sobriété correspondait au souhait d'Angela Merkel, qui préfère une communication modeste. À un an des législatives, elle veut éviter les faux pas et d'avoir à en dire trop sur le dossier européen. François Hollande n'aurait pas dit non à un peu plus de médiatisation. Le chef de l'État voudrait réussir sa rentrée et a envie de s'exprimer. Ce qui a le don d'agacer les Allemands qui s'inquiétaient de fuites possibles.

Intérêts divergents

De ce dîner de rentrée, il ne faut, cependant, rien attendre de conclusif. «C'est une réunion de travail pour examiner la situation européenne et veiller à l'application des mesures prises le 29 juin lors du conseil européen», dit-on à Paris. Aucune décision n‘est à attendre sur le dossier grec. Angela Merkel l'a déclaré dès mercredi. En Allemagne, l'opinion publique n'est pas prête à accorder de nouvelles facilités. «Du temps supplémentaire n'est pas une solution aux problèmes», a déclaré le ministre de l'Économie, Wolfgang Schaüble.
En France, dans l'entourage du chef de l'État, on dit souhaiter trouver une solution. On semble moins inflexible. Mais sans s'engager. «Avant de prendre position, il faut avoir des éléments. Ce ne serait pas responsable d'anticiper sur un processus de travail», confie le ministre délégué aux Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, mettant en avant les rencontres prévues avec Antonis Samaras (qui doit s'entretenir avec Angela Merkel vendredi et avec François Hollande samedi) et, surtout, le rapport de la troïka attendu fin septembre.
Si ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à une crise ouverte, Angela Merkel et François Hollande ont des intérêts divergents. La chancelière n'entend pas plier et refuse que les Allemands paient davantage. Le chef de l'État, qui a fait de la «refondation de l'Europe» l'un de ses objectifs, ne peut pas apparaître comme aligné sur les positions orthodoxes de Berlin. Il l'avait assez reproché à Nicolas Sarkozy. À court terme, il est confronté à une difficulté: faire adopter le traité de stabilité budgétaire. Une partie de la gauche, y compris au PS, le rejette. Le premier ministre Jean-Marc Ayrault a mis en garde: il ne sera «pas possible» à des parlementaires socialistes de voter contre. Le traité sera examiné à l'Assemblée début octobre. Le temps du débat…

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