Moscovici encourage la Chine à investir en France
Mots clés : Commerce, Chine, Pierre Moscovici, Li Keqiang
Par Arnaud de La Grange Mis à jour | publié Réactions (1)
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Pierre Moscovici, ministre de l'Économie et des Finances, a rencontré à Pékin, Li Keqiang, n° 2 du régime et futur premier ministre. Crédits photo : WANG ZHAO/AFP
À Pékin, le ministre français a promis des mesures pour faciliter les investissements chinois.
Entre les inquiétudes des uns et les fantasmes des autres, Pierre Moscovici avait fort à faire pour densifier la relation d'affaires franco-chinoise. Les inquiétudes, ce sont celles des Chinois, le ministre ayant constaté lors de sa visite à Pékin que «tous ses interlocuteurs, qu'il s'agisse de politiques ou d'investisseurs, ne sont pas encore rassurés» sur l'avenir de la zone euro. Et les fantasmes, ce sont ceux des Français qui craignent que les investissements chinois sur notre sol «ne soient prédateurs». En direction de ces derniers, il a affirmé: «Ce que j'attends des investissements chinois en France, c'est qu'ils soient créateurs d'emplois.»Lors de ce déplacement en Chine, le ministre de l'Économie et des Finances entendait délivrer un «message de confiance» dans la zone euro aux investisseurs chinois et les inciter à se tourner plus franchement vers la France. Or, tout récemment, les patrons du fonds souverain chinois CIC s'avouaient «encore peu optimistes pour la zone euro», attendant un «climat plus favorable à l'investissement» pour passer la vitesse supérieure.
Pierre Moscovici voudrait rééquilibrer la relation. Il a rappelé que pour l'heure, les investissements français en Chine étaient quatre fois supérieurs aux investissements chinois en France. Soit 13 milliards d'euros contre 3,4 milliards. La France est le 3e pays européen destinataire des investissements chinois, derrière l'Allemagne et le Royaume-Uni. Le ministre a affirmé que de nouvelles mesures pour «simplifier l'accueil des investissements étrangers en France» étaient en préparation.
Pierre Moscovici a fait remarquer que sa visite était la première d'un ministre européen à la nouvelle équipe dirigeante chinoise, désignée lors du congrès de novembre. Il a ainsi pu rencontrer le n° 2 du régime et futur premier ministre Li Keqiang.
Commerce bilatéral en yuan
Il a aussi été question de l'internationalisation du yuan, et Arnaud de Bresson, président de Paris Europlace, était du voyage. Celui-ci a rappelé que si Paris n'était pas Londres, la France n'était pas si mal placée sur le sujet. Il a ainsi indiqué qu'il y avait déjà 10 milliards de yuans en dépôt dans les banques à Paris, que 6 % à 10 % du commerce bilatéral était d'ores et déjà libellé dans la monnaie chinoise, et que les entreprises françaises avaient émis plus d'obligations en yuans sur la place de Hongkong que les britanniques.Alors que le nucléaire français est dans la tourmente et qu'une mission doit faire la lumière sur les projets de coopération controversés avec les Chinois, Pierre Moscovici a assuré qu'il n'était pas question de «remettre en question notre partenariat nucléaire avec la Chine». La Chine n'ignore rien de l'affaire Depardieu, et le ministre n'a pas échappé à une batterie de questions de journalistes chinois sur l'exil de Français à l'étranger pour des raisons fiscales. Côté image à l'étranger, la France a encore un bout de chemin à faire.
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