Des taux calmes malgré la dégradation de l’Italie
Pour Fabrizio Saccomanni, ministre italien des Finances, la décision est fondée sur une extrapolation mécanique de données passées. Crédit Photo : Mauro Scrobogna/AP
INFOGRAPHIE - La relégation de l’Italie en catégorie « BBB » est pour le moment perçue comme un avertissement sans frais.
La dégradation de la note de crédit de l’Italie par Standard & Poor’s n’a pas provoqué de panique sur les marchés, mais cette décision va dans le sens d’une hausse des taux observée depuis quelques jours. Mercredi, 7 milliards d’euros d’obligations italiennes à un an ont néanmoins trouvé preneur moyennant un rendement revalorisé à 1,078 % (contre 0,962 % le mois dernier). À ces conditions, la demande a largement suivi, les engagements de souscription représentant plus d’une fois et demie le montant proposé. La tendance à une légère hausse des taux s’est confirmée sur le rendement des obligations à dix ans du Trésor italien, qui a un peu grimpé, à 4,44 % contre 3,755 % en mai.
Critiquée par le ministre des Finances, Fabrizio Saccomanni, comme une décision fondée sur une extrapolation mécanique de données passées, la relégation de l’Italie en catégorie «BBB» est pour le moment perçue comme un avertissement sans frais. Standard & Poor’s a explicitement désigné l’insuffisance des mesures entreprises par Enrico Letta, le chef du gouvernement tripartite mis sur pied tant bien que mal à l’issue d’élections sans véritable vainqueur en février dernier. De fait, Letta est obligé de composer avec ses alliés du PDL - présidé par Silvio Berlusconi -, lesquels sont irrités par la convocation du Cavaliere devant la Cour de cassation le 30 juillet, afin de statuer sur sa condamnation pour fraude fiscale dans l’affaire Mediaset. En signe de protestation, les élus du PDL ont boycotté mercredi les travaux du Parlement.
Enrico Letta a assuré que cela ne mettait pas pour autant en péril la stabilité du gouvernement, mais il a pris soin de confirmer la suspension de la taxe immobilière sur la résidence principale, un gage accordé aux partisans de Berlusconi qui prônent la baisse des impôts. À ce stade, les opérateurs qui se sont positionnés sur les obligations italiennes restent légèrement gagnants par rapport au début de l’année, alors qu’ils perdent un peu d’argent sur les titres allemands. Si la dégradation d’une note de crédit reste dans l’absolu un point négatif, les investisseurs font le pari que l’Italie parviendra à maintenir à flot ses finances, notamment grâce à la politique monétaire de la BCE.
De son côté, l’euro n’a pas souffert longtemps de la dégradation de l’Italie, reprenant 0,4 % mercredi à 1,2839 face au dollar.
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