lundi 1 juillet 2013

Mercado Inmobiliario

Immobilier : le recul des prix s'accélère

LE MONDE |  • Mis à jour le  |Par 
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Century 21 enregistre un recul de 2,6 % sur l'ensemble de la France au premier semestre. Laforêt, pour sa part, enregistre un recul de 2,3 %.





Si les prix du mètre carré dans l'ancien baissent franchement, il n'y a pas pour autant d'effondrement. Tous les professionnels de l'immobilier dressent ce constat pour le premier semestre. Les prix ont reculé de 2,6 % sur l'ensemble de la France par rapport au premier semestre 2012, indiquent les données du réseau d'agences Century21, publiées lundi 1er juillet. Laforêt, pour sa part, enregistre un recul de 2,3 % dans l'Hexagone.
Le déclin des prix cache néanmoins des situations très disparates. Les régions qui avaient vu la valeur du mètre carré progresser au second semestre 2012 la voient désormais diminuer davantage que les autres. Et, à l'inverse, celles où le recul des prix s'était déjà nettement amorcé sur la seconde partie de 2012 assistent à une légère remontée des montants en jeu.
Voir aussi l'infographie : 

Recul des prix de l'immobilier : des disparités entre les régions françaises
A Paris, la baisse paraît enclenchée avec un recul, au premier semestre, de 3,2 % des prix constaté chez Century21 (à 8 206 euros le mètre carré), et de 3 % chez Laforêt. "Si les vendeurs étaient vraiment vendeurs, il y aurait une correction plus forte des prix sur le marché", estime David Queillé, responsable d'une agence Century21 dans le 15e arrondissement de la capitale. En clair, certains vendeurs ne sont pas prêts à vendre à tout prix et préfèrent attendre plutôt que de baisserleur prix.

"J'AI UN STOCK QUI DEVIENT COMPLIQUÉ"Ainsi, les invendus s'accumulent dans un marché difficile. "J'ai un stock qui devient compliqué, précise M. Queillé. Au prix présenté, certains biens ne trouvent pas preneur, et il y a une chance sur deux que les vendeurs finissent par les retirer de la vente. Depuis dix ans, j'ai toujours eu entre 10 et 15 biens en stock. Là, j'en ai 30."Dans ce contexte, les biens mettent plus de temps à trouver preneur : 64 jours à Paris, constate Century21, contre 58 au premier semestre 2012. "Tout est compliqué. Les acheteurs ont augmenté leur degré d'exigence, indique M. Queillé. Si le bien est cher et de qualité, ils y vont doucement, et s'il est cher et comporte des défauts, ils ne font même pas d'offre."Le mouvement de correction des prix fait parfois - mais pas toujours - revenir du volume de transactions (+ 6,6 % chez Century21 et – 9 % chez Laforêt). Il faut direque les taux d'intérêt des crédits immobiliers restent historiquement bas, autour de 3 %.

INCERTITUDESLes modifications législatives actuelles, et futures, perturbent aussi les vendeurs potentiels et paralysent une partie du marché.
Le président de la République, François Hollande, vient d'annoncer que les cessions de résidences secondaires seraient exonérées d'impôt sur les plus-values après une période de détention de 22 ans et non plus de 30, et qu'il y aurait un abattement exceptionnel pour 2014, avec peut-être une application au 1er septembre.
Depuis, les spéculations vont bon train. "On imagine que les promesses de vente signées à partir de septembre feront partie du dispositif, mais on n'en sait pas plus", indique un agent immobilier.
Et cela suscite beaucoup d'interrogations. "Nos clients sont perplexes", rapporte M. Queillé, "Cela crée de l'incompréhension et cela peut repousser les décisions de vente" pour pouvoir profiter de la fenêtre de tir. "On a eu des vendeurs qui allaient signer et qui nous ont dit qu'ils attendaient d'en savoir plus pour voir s'ils pouvaient être exonérés des plus-values", indique Yann Jehanno, directeur exécutif du groupe Laforêt.

"EN UN AN PERTE DE 40 000 VENTES FAITES AUX INVESTISSEURS"Une "mesurette", selon Laurent Vimont, président de Century21, qui "ne concerne que le marché des résidences secondaires. Lequel représente 7 % des ventes au niveau national. Ce n'est pas cela qui va débloquer la situation, puisque les résidences secondaires sont rarement dans les zones tendues".
Les projets d'encadrement du marché contenus dans le projet de loi de la ministre du logement, Cécile Duflot (encadrement des loyers, garantie universelle), ont, eux, déjà commencé dans certains réseaux à avoir des effets ravageurs sur les ventes destinées à la mise en location.
"En un an, on a perdu 40 000 ventes faites aux investisseurs. Ce sont autant de biens en moins qui se retrouveront dans le parc locatif, indique M. Vimont. Au niveau national, après une baisse de 6 % au second semestre, les investisseurs sont encore en retrait de 6 %. Dans Paris, ils représentaient 28 % des ventes au premier semestre 2012. Aujourd'hui, c'est 22 %.""LE FLUX ACHETEUR COMMENCE À SE CONTRACTER"Gare à la paralysie du côté des acheteurs aussi, qui pourrait émerger de tous ces changements à venir de la législation et de la crise en général. Si au niveau national les réseaux ne perçoivent pas encore de déclin du nombre d'acheteurs, certaines agences voient apparaître un phénomène nouveau. "On sent, et c'est très récent, que le flux acheteur commence à se contracter, relate M. Queillé. Nous rentrions environ 150 fiches nouvelles par mois de gens qui cherchent à acquérir un bien, là on en est à moins de 100."Une diminution du nombre d'acquéreurs qui pourrait inciter les vendeurs à baisserles prix. Mais, pour l'instant, chez Century21, on table sur un recul compris entre 1 % et 3 % des prix à la fin de 2013. Chez Laforêt, on maintient l'hypothèse d'un recul d'au moins 5 %.


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