L'UE appelle les Grecs à la «responsabilité nationale»
Alexis Tsipras, le 8 mai à Athènes, quitte le palais présidentiel après avoir été mandaté pour former un gouvernement. Crédits photo : Kostas Tsironis/AP
Le chef de la gauche radicale, Alexis Tsipras, n'a pas donné son aval à un gouvernement dirigé par les socialistes.
La Grèce s'enfonce dans son paradoxe. Berceau historique de la démocratie, elle se passionne toujours autant pour la politique, comme en témoigne la bonne participation aux élections générales du 6 mai (65 % des électeurs inscrits se sont déplacés pour voter). Mais cette passion ne produit aucun pouvoir capable de répondre aux enjeux du pays.Alexis Tsipras, le Mélenchon local, qui a triplé son score électoral par rapport à 2009, a refusé de soutenir un gouvernement d'union nationale avec Evangelos Venizélos, le leader du Pasok (socialiste), respectant les engagements de rigueur budgétaire signés il y a trois mois. Le pays n'a donc toujours pas de premier ministre, alors que jamais l'urgence n'a été aussi grande.
Qui représentera la Grèce aux réunions de l'Eurogroupe et de l'Ecofin lundi 14 mai et mardi 15 mai? Il lui faudrait une forte personnalité pour défendre auprès des partenaires européens l'octroi au mois de juin d'une tranche de 8 milliards d'euros de prêts bonifiés. Qui siégera derrière le drapeau à croix et bandes bleues au sommet de l'Otan à Chicago le 20 mai? Un éloquent négociateur serait le bienvenu si la Grèce veut éviter que les Occidentaux entérinent l'exigence du gouvernement de Skopje de nommer son pays «Macédoine», à laquelle les Grecs s'opposent pour des raisons historiques.
Système clientéliste
«Je suis très inquiet (…) J'en appelle au sens de la responsabilité nationale de tous les dirigeants politiques afin de trouver un accord respectant les engagements du pays», a déclaré vendredi le président de l'UE, Herman Van Rompuy. Mais, en fin d'après-midi, la classe politique grecque ne s'était toujours pas accordée sur un nom.Lucas Papademos, le technocrate aux commandes du pays depuis trois mois, est allé voir le président Carolos Papoulias pour lui demander d'accélérer le mouvement de nomination d'un nouveau premier ministre. L'ancien vice-président de la Banque centrale européenne est très préoccupé par la possibilité d'une exclusion de la Grèce de la zone euro, corroborée par les déclarations dans la presse du ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble.
Assez curieusement, la population grecque, qui d'après tous les sondages reste très majoritairement acquise à l'euro, ne comprend ni les exigences de ses créanciers, ni leur impatience face à la lenteur opaque des réformes structurelles. «Je n'ai pas voté pour le Pasok, cette fois, lance Michalis, chauffeur de taxi indépendant, parce qu'il ne fait rien pour ma fille, alors qu'elle a un diplôme d'ingénieur!»
Dans le système clientéliste régnant depuis l'arrivée des socialistes au pouvoir en 1981, il y avait comme un droit des militants à placer leurs enfants dans l'administration. Le Pasok est tombé de 43 % à 13 % des voix entre les scrutins d'octobre 2009 et du 6 mai dernier.
«Dans un pays où le chômage des jeunes dépasse les 50 %, les petites gens ne raisonnent ni ne votent plus rationnellement!, explique un financier grec. Les Grecs ont perdu toute confiance. Seuls les Chinois ne cessent de nous répéter qu'ils croient au potentiel à long terme du pays!»
La visión está sostenida en la generación de soluciones inteligentes.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire