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Les quatre projets de relance que la France veut imposer
François Hollande et Angela Merkel au sommet de l'Otan à Chicago, le 21 mai.
Crédits photo : SAUL LOEB/AFP
François Hollande a fait pendant sa campagne plusieurs propositions
de financement de projets européens dont certains sont déjà discutés.
Pour relancer la croissance,
François Hollande
a des idées bien arrêtées. Il devrait présenter rapidement à ses
partenaires européens un mémorandum destiné à asseoir une stratégie de
relance sans creuser les déficits des États. Un document qui devrait
s'avérer beaucoup moins révolutionnaire que le candidat a voulu le faire
croire pendant la campagne. Une partie de ses propositions font déjà
consensus à Bruxelles, où l'on en discute depuis plusieurs mois déjà.
• La recapitalisation de la Banque européenne d'investissement
C'est
le principal sujet sur lequel un consensus européen est en vue. Le
principe consisterait à donner des fonds propres supplémentaires à la
Banque européenne d'investissement (
BEI)
- chargée de financer des projets d'infrastructure ou d'innovation en
Europe - pour lui permettre de prêter davantage sans perdre sa précieuse
notation AAA. Les ministres des Finances européens - tous actionnaires
de la BEI - ont commencé à en discuter la semaine dernière. Ils
devraient accélérer leurs travaux dans les prochains jours sur la base
d'une augmentation de capital d'environ 10 milliards pour la BEI, qui
permettrait à celle-ci de prêter environ 60 milliards d'euros. Le geste
n'est pas anodin, il équivaut à 1,6 milliard, chacun, à débourser pour
l'Allemagne et pour la France, puisque ces deux pays sont les principaux
actionnaires de la BEI.
• Le redéploiement des fonds structurels
Le
système des fonds structurels européens n'est «plus adapté», dit
l'entourage de François Hollande. Pourquoi? Tout simplement parce que
les États - qui doivent cofinancer les projets voulant bénéficier de ces
fonds à hauteur de 40 % - n'en ont plus les moyens. Du coup, la manne
financière disponible, mais inutilisée, s'élèverait à plus de
80 milliards d'euros d'ici à fin 2014, selon la Commission. Pendant sa
campagne, François Hollande a émis l'idée de «mobiliser tous les
reliquats des fonds structurels européens aujourd'hui inutilisés» pour
accompagner des projets «qui auront des retombées sur les entreprises»,
en particulier le financement des PME ou la formation des jeunes.
• Les «project bonds»
Dans
ce domaine, un compromis semble possible. D'autant que l'initiative des
«obligations de projet» revient à l'origine au président de la
Commission européenne, José Manuel Barroso. L'idée serait de favoriser
l'émission d'obligations sur les marchés qui financeraient directement
certains projets d'infrastructures. Une sorte d'euro-obligation qui ne
financerait pas les États mais des entreprises. La présidence danoise a
annoncé mardi que l'UE débloquerait une enveloppe de 230 millions
d'euros sur le budget européen pour cofinancer une demi-douzaine de
projets d'infrastructures de transport d'énergie ou de communications.
Une première phase «pilote» qui, si elle est un succès, débouchera
ensuite sur une mise en œuvre plus importante.
• La taxe sur les transactions financières
«Je
proposerai la création d'une taxe sur toutes les transactions
financières.» C'était la proposition numéro 7 du candidat Hollande.
Depuis qu'a émergé le débat sur la croissance, c'est surtout l'un des
outils mis en avant par le nouveau président pour relancer l'activité.
François Hollande veut taxer l'ensemble des transactions financières, y
compris les produits dérivés, et que cela s'applique à toute l'Union
européenne. Pendant la campagne, il avait indiqué que la proposition de
fixer cette taxe à 0,05 % pourrait servir de base aux discussions avec
nos partenaires européens. La Commission, elle, a mis sur la table à
l'automne dernier une proposition de directive pour taxer à 0,1 % les
actions et obligations, et à 0,01 % les produits dérivés (pour une
recette de 50 milliards d'euros). La Grande-Bretagne n'en veut pas. Les
ministres des Finances doivent aborder le sujet dans les prochaines
semaines.
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