mercredi 16 mai 2012

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«Angela Merkel n'embrasse pas n'importe qui»

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Par Patrick Saint-Paul Mis à jour | publié Réactions (125)
Angela Merkel et François Hollande, après leur conférence de presse à la Chancellerie allemande, mardi.
Angela Merkel et François Hollande, après leur conférence de presse à la Chancellerie allemande, mardi. Crédits photo : BERTRAND LANGLOIS/AFP


Au lendemain du premier rendez-vous entre la chancelière et le président français, la presse allemande souligne que les deux responsables sont condamnés à s'entendre malgré de sérieuses divergences.

Correspondant à Berlin
«Angela Merkel n'embrasse pas n'importe qui.» Le commentateur de la chaîne publique allemande ARD souligne que le coup de foudre essuyé par l'avion de François Hollande pour sa première visite officielle à Berlin ne signalait pas la naissance d'une «idylle au premier regard pour ce jeune couple».
Cependant, après avoir échangé une franche poignée de main, le président français et la chancelière allemande ont montré, mardi, qu'ils ont conscience d'être «condamnés à s'entendre», jugent les médias allemands, unanimes. Avant de s'apprivoiser progressivement, l'exercice consistait avant tout, pour cette première rencontre, à apprendre à se connaître.
À l'instar de la presse allemande, le Spiegel souligne que la chancelière «a dû pousser doucement» le président sur le tapis rouge de la cour d'honneur pour le faire avancer sur le bon chemin. Hollande ne s'est pourtant pas laissé bousculer sur le fond. Car «c'est un président qui est apparu sûr de lui», juge Bild, quotidien le plus lu en Allemagne. Le journal les montre souriants sous la pluie berlinoise devant les soldats de la Bundeswehr: «Pour le traité budgétaire, Hollande est resté dur: il veut renégocier.»
Le Handelsblatt, bible des hommes affaires, relève que le président a «remis sur le tapis les eurobonds», «honnis en Allemagne». «Et il a laissé planer un sérieux doute sur sa volonté de ratifier le traité budgétaire, qui doit instaurer une discipline budgétaire plus stricte, voulu par l'Allemagne.» «La chancelière s'est montrée très soucieuse pendant sa réponse», ajoute le Handelsblatt. La Frankfurter Allgemeine Zeitung note que «les nuages s'accumulent au-dessus de Hollande», qui ne connaîtra pas d'état de grâce à cause de «la stagnation de l'économie française». «Le nouveau président doit faire des économies», estime la FAZ.
Les médias allemands soulignent que les visions divergentes sur la façon de créer de la croissance entre Merkel, avocate de réformes structurelles, et Hollande, partisan d'une relance keynésienne, sera la principale pomme de discorde entre Paris et Berlin dans les semaines à venir. Selon le quotidien de centre gauche Süddeutsche Zeitung, le président français «va rapidement remarquer dans le club des puissants que les grands problèmes du continent nécessitent de grandes coalitions», c'est-à-dire des alliances au-delà des clivages politiques.
«Pluie à Paris, pluie à Berlin et, entre les deux, coup de foudre sur l'avion: trois fois de la malchance le premier jour d'entrée en fonction, cela pourrait être un bon présage pour la coopération, a estimé la chancelière en recevant M. Hollande», écrit Bild.
Le journal détaille le menu du dîner, expliquant encore que la chancelière a voulu réconforter le président, après cette première journée orageuse, avec un bouillon de bœuf, une escalope de veau pannée accompagnée d'asperges… servie avec une sauce hollandaise. Pour le dessert, le président a eu droit à des fraises. Soucieuse d'installer de bonnes relations avec son hôte, Merkel ne les a pas fait venir des bois.

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