mardi 15 mai 2012

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Les milliards que la Grèce doit à la France

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Par Guillaume Guichard Mis à jour | publié Réactions (155)
La sortie de la Grèce coûterait directement 302 milliards d'euros aux États et institutions de la zone euro, selon Fitch.
La sortie de la Grèce coûterait directement 302 milliards d'euros aux États et institutions de la zone euro, selon Fitch. Crédits photo : Kostas Tsironis/AP


Si Athènes sortait de la zone euro à la mi-juin et décidait de ne pas rembourser ses dettes, l'État français y perdrait jusqu'à 58,5 milliards d'euros, soit 895 euros par Français. La facture s'allonge au fil du temps.

Si la Grèce sortait de la zone euro, le pays entrerait dans un chaos inextricable. Elle ne serait pas la seule à souffrir: les pays de la zone euro y perdraient les milliards qu'ils lui ont prêtés depuis 2010 pour la tirer de l'ornière. En effet, Athènes ne rembourserait probablement pas ce qu'elle leur doit. Dans cette hypothèse, les deux plus grandes économies de la zone, l'Allemagne et la France y perdraient le plus.
Si la Grèce faisait faillite à la mi-juin, l'État français devrait faire une croix sur 50 milliards d'euros «nets», a déclaré le ministre sortant de l'Économie François Baroin. Selon les calculs du figaro.fr, cette somme pourrait s'élever jusqu'à 58,5 milliards d'euros. Cela représente 895 euros par Français, ou encore presque 3% de ce que le pays produit en un an. L'Allemagne y perdrait directement, selon les calculs du magazine Wirtschaft Woche, 76,6 milliards d'euros et l'ensemble des institutions européennes, près de 302 milliards d'euros, d'après les chiffres publiés par l'agence de notation Fitch.
Concernant la France, le montant comprend les prêts bilatéraux accordés dans le cadre du premier plan de secours européen (11,4 milliards entre 2010 et 2011). Ce à quoi il faut ajouter la participation de la France au second programme, lancé début 2012, soit 15 milliards d'euros accordés via le pare-feu européen, c'est-à-dire le Fonds européen de stabilité financière (FESF). Le tout représente 26,4 milliards d'euros d'exposition directe de la France à la Grèce.
Outre ces fonds, la France devrait combler, au moins en partie, les pertes essuyées par la Banque centrale européenne (BCE) au regard de son importance au sein de la zone euro. Au plus fort de la crise, la gardienne de la monnaie unique a en effet racheté sur les marchés pour 40 milliards d'euros de dette grecque, selon Fitch. Si Athènes faisait faillite, la BCE devrait dire adieu à cette somme. La France devrait alors la renflouer de 8,9 milliards d'euros. Selon le même mécanisme, elle pourrait avoir à recapitaliser le Fonds monétaire international (1,6 milliard d'euros).

La facture s'alourdit au fil du temps

Plus indirectement, la France pourrait avoir à refinancer le réseau des banques centrales de la zone euro, ici encore en fonction de son importance économique, soit à hauteur de 22,2 milliards d'euros (chiffre calculé par Fitch). En effet, la Banque centrale grecque a accumulé 106 milliards d'euros de contreparties financières envers ses consœurs européennes, selon l'agence de notation.
L'ardoise de l'État grec vis-à-vis de la France s'allonge au fil des mois, alors que les versements d'aide s'enchaînent. Du coup, fait remarquer un observateur, «plus une faillite grecque surviendrait tard, plus elle coûterait cher à ses partenaires». Le FESF doit encore débourser 75,9 milliards d'euros d'ici à 2014, le Fonds monétaire 28,2 milliards d'euros, selon les calculs des analystes de la banque Credit Suisse. Si la Grèce reste dans la zone euro, elle commencera à rembourser les emprunts contractés auprès de la France et de ses autres partenaires à partir de 2020… et sur une période comprise entre vingt et trente ans.

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