jeudi 24 mai 2012

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Pourquoi les Allemands ont horreur des «eurobonds»

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Par Jean-Pierre Robin Mis à jour | publié Réactions (126)


INFOGRAPHIE - Après avoir fait don de son deutsche mark adoré pour créer l'euro en 1999, l'Allemagne pourrait-elle partager sa crédibilité budgétaire avec ses voisins en 2012, cette fois pour sauver la zone euro?



Après avoir fait don de son deutsche mark adoré pour créer l'euro en 1999, l'Allemagne pourrait-elle partager sa crédibilité budgétaire avec ses voisins en 2012, cette fois pour sauver la zone euro? Tel est l'enjeu éminemment politique de la mise en place des «euro-obligations». Car il n'y a aucune raison de parler d'«eurobonds», comme s'y acharne François Hollande (et bien d'autres), quand il existe un mot français. Mal dire les choses ne peut qu'ajouter aux malheurs de l'Europe.
Les euro-obligations consisteraient donc à faire pot commun: les États émettraient ensemble sur les marchés financiers, tout comme l'État fédéral américain, pour financer leurs déficits. Cette solidarité serait belle comme l'antique. Et dans la pratique, il n'y aurait aucune raison pour que la zone euro, dont le déficit 2012 est deux fois moindre que celui des États-Unis, n'obtienne pas des taux aussi avantageux que les Américains (1,7% sur les obligations à dix ans). Finie la crise des dettes de l'Euroland!

Laxisme budgétaire

Les Allemands ne l'entendent pas de cette oreille. Au pays de Luther, on connaît les Écritures: lorsqu'on met dans un même panier des pommes pourries et des pommes saines, les premières n'ont aucune chance de s'amender. Berlin, dont les titres d'État, les bunds à dix ans, sont émis à 1,47%, craint de devoir payer plus cher en mettant ses dettes dans le même panier que ses voisins.
Outre cet inconvénient, les Allemands redoutent plus encore que les euro-obligations ouvrent la voie au laxisme budgétaire. La crainte n'a rien de théorique. Il suffit d'observer les politiques économiques de patachon menées au lendemain de l'instauration de l'euro, notamment en France, sous prétexte que la monnaie unique servirait de «bouclier». On sait depuis ce qu'il en a été.
Pour les Allemands, la mutualisation des dettes publiques ne pourrait advenir qu'avec la création d'un véritable État fédéral européen. Procéder autrement, c'est mettre la charrue avant les bœufs.
L'agacement est d'autant plus grand que François Hollande a joué sur les mots. Jusqu'au premier tour de l'élection présidentielle, il concevait «les eurobonds (sic) pour financer des projets industriels d'infrastructure». Ce que fait aujourd'hui la Banque européenne d'investissement en s'endettant au nom de l'Europe sur les marchés. Cela n'a rien à voir avec une mutualisation des dettes d'État dont parle désormais l'Élysée. Tout en restant totalement vague sur les modalités techniques de son projet. S'agirait-il d'émettre des «eurobonds» à moins d'un an, comme le recommande notamment le FMI? Une forme de mutualisation a minima sans grande portée. «On ne sort de l'ambiguïté qu'à son détriment», disait François Mitterrand…

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