mardi 4 septembre 2012

La visión está sostenida en la generación de soluciones inteligentes.

La Grèce sous tension

Mots clés : ,
Par Alexia Kefalas Publié Réactions (4)
Le premier ministre grec, Antonis Samaras, vendredi à Athènes.
Le premier ministre grec, Antonis Samaras, vendredi à Athènes.

Athènes doit annoncer cette semaine la liste des nouvelles coupes budgétaires pour économiser 11,5 milliards d'euros d'ici à 2014.

«Je prendrai toutes les mesures d'austérité nécessaires, quitte à y laisser ma place», a lancé dimanche Antonis Samaras à l'un de ses ministres. Cette petite phrase du premier ministre grec, reprise par la majorité de la presse hellénique, en dit long sur l'épée de Damoclès qui pèse sur le gouvernement de coalition droite-gauche, à l'aube d'une rentrée placée sous haute tension. De surcroît, cette semaine, Athènes doit annoncer la liste des nouvelles coupes budgétaires pour économiser 11,5 milliards d'euros d'ici à 2014. Mais cet énième tour de vis est devenu la pomme de la discorde entre les partis qui soutiennent le gouvernement et risque surtout d'attiser la colère de la population.

Vague de privatisations

Il comprendrait la réduction de 3,5 milliards d'euros dans les ­dépenses de retraites avec la réduction échelonnée de toutes les ­pensions de retraite supérieures à ­600 ou 700 euros. À cela, il faut ajouter le licenciement de 150.000 fonctionnaires d'ici à 2015 dont 40.000 seront placés au chômage technique dès la fin de l'année pour trois ans. Ils toucheront 65 % de leur salaire de base avant d'être licenciés. Les primes de Noël, Pâques et de congés seront supprimées. Les salaires des entreprises d'utilité publique seront réduits d'environ 35 %. Les autorités veulent aussi accélérer la privatisation d'une cinquantaine d'organismes publics dont la loterie nationale, les compagnies de gaz, d'électricité et d'eau, des ports et divers terrains.
Le scepticisme règne cependant dans les milieux d'affaires sur l'efficacité de ces mesures. «Tous les dirigeants depuis 2009 annoncent un couperet en le présentant comme le dernier. Et au final, rien n'est réformé en profondeur parce que l'État ne dispose pas des bonnes lois pour appliquer les bonnes mesures de manière juste tant socialement que fiscalement. Cette fois, le pari est de savoir si elles s'appliqueront», estime Anna Orologa, analyste économique.
Le gouvernement grec espère obtenir au plus vite le versement des 31,5 milliards d'euros, la première tranche du deuxième prêt de 130 milliards négocié à Bruxelles il y a six mois. Cette somme permettra d'éviter la faillite et servira aussi à la recapitalisation des banques et au remboursement des dettes publiques auprès d'entreprises privées.
Au même moment, le ballet diplomatique continue. Après la visite à Athènes de José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne, puis celle de Jean-Claude Juncker, le chef de file de l'Eurogroupe, vendredi, Herman Van Rompuy se déplacera en même temps que les émissaires de la troïka. «En France, il y aurait eu une ­révolution avec cette litanie de ­mesures», s'insurge Depsina Karagiorgi, enseignante dans un lycée d'Athènes. «D'autant que le gouvernement ne donne pas le bon exemple. Tous les scandales politico-financiers sont ­effacés du jour au lendemain et nous devons payer le double d'impôt sans savoir si nous aurons de quoi manger demain!» renchérit-elle. Les grandes centrales syndicales appellent à une première manifestation générale, samedi prochain à Thessalonique.

Aucun commentaire: