mercredi 5 septembre 2012

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L'Europe du Nord est la région la plus compétitive du monde

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Par Jean-Pierre Robin Mis à jour | publié Réactions (272)


Dans son classement 2012-2013 sur la compétitivité mondiale, le Forum économique de Davos s'inquiète de la fracture Nord-Sud qui divise l'Europe. Pour la première fois, la France ne figure pas dans le Top 20.

Parmi les dix pays les plus compétitifs au monde, six sont des européens: la Suisse, la Finlande, la Suède, les Pays-Bas, l'Allemagne et le Royaume-Uni (par ordre décroissant). Singapour, les États-Unis, Hongkong et le Japon s'intercalent dans le «top ten» des économies les plus performantes.
Le rapport 2012-2013, publié aujourd'hui par le Forum économique mondial de Davos, a passé au crible les 144 pays les plus importants économiquement de la planète. Le classement vise à appréhender la capacité de chaque pays à «réaliser une croissance économique durable à moyen et long terme». À ne pas confondre avec les performances de l'année en cours ou à venir. Cela explique que la Chine n'arrive qu'au 29e rang.

La France en 21e position

De son côté, la France est classée en 21e position. «La France perd trois places par rapport à l'an dernier. Pour la première fois (depuis trente ans que ce palmarès annuel est établi), elle ne figure pas dans le Top 20, en raison d'une situation macroéconomique qui continue de se détériorer et de problèmes persistants autour de la flexibilité du travail, la bureaucratie et l'imposition encore très élevée», explique l'économiste Thierry Geiger.
Établi en coopération avec 150 partenaires, dont HEC School of Management, le classement du World Economic Forum se fonde sur des dizaines d'indicateurs statistiques; il fait également appel à des sondages d'opinion réalisés auprès de chefs d'entreprise internationaux. «La compétitivité se définit comme un ensemble d'institutions, de politiques et de facteurs qui déterminent la productivité d'un pays» selon les termes du document de 600 pages, qui présente notamment des fiches extrêmement détaillées pour chacun des pays.
Parmi «les douze piliers» (un vrai temple grec) qui passent sous revue les forces et faiblesses des économies, la France se situe au 4e rang mondial pour la qualité de ses infrastructures (transports, communication, réseau électrique) et en 21e position pour la santé et la qualité, ainsi que la diffusion, de l'éducation. Nos handicaps concernent «l'équilibre budgétaire» (111e rang sur 144 pays), les pires points noirs étant «les pratiques de recrutement et de licenciement» (141), autrement dit l'absence de flexibilité, ainsi que «les relations employeurs employés» manifestement exécrables. Elles nous placent au 137e rang mondial!

Jugement des milieux d'affaires

Le classement annuel de la compétitivité de Davos suscite traditionnellement de vives critiques en France, de la part des gouvernements de gauche comme de droite,. Ils récusent sa méthodologie qui fait une large place au jugement des milieux d'affaires. Le millésime 2012-2013 n'en revêt pas moins une importance supplémentaire dans le contexte de la crise européenne. Il dessine en effet «une Europe contrastée» et n'hésite pas à stigmatiser la «fracture entre le Nord et le Sud» du Vieux Continent.
Les États-Unis font également l'objet d'un jugement sévère pour leur gouvernance et leur «incapacité à affronter leurs problèmes de finances publiques». Ce qui a conduit à les rétrograder à la septième place du classement mondial alors qu'ils étaient premier il y a quatre ans.
De même les experts helvétiques mettent l'accent sur les disparités au sein des pays émergents, et notamment des Brics. Ils mettent en exergue les bonnes performances de la Chine et du Brésil, alors que l'Inde et l'Afrique du Sud voient leur situation se détériorer.

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